Le désir gantier...
Poème de Carole Menahem-Lilin
En écho à un poème de Jules Supervielle, Dans l'oubli de mon corps,
in La fable du monde

« Dans l'oubli de mon corps
et de tout ce qu'il touche
je me souviens de vous,
dans l'effort d'un palmier
près de mers étrangères
malgré tant de distances
voici que je découvre
tout ce qui faisait vous.
..... »

Je serai sur ta main
Le gant étroit de la journée
La pellicule entre maintenant et demain…

Je serai toi – un instant

Toi prenant congé de toi
La différence effacée - un instant
Entre toi et moi.

Cet instant où le miroir de tes yeux
Tout entière me contient

Cet instant où
Dans l'oubli de mon corps
Je te recompose.

Je serai la buée qui attendrit tes lèvres
La soif qui exalte ta bouche…
Mon désir contenu…

Et ton souffle, discontinu.

Puis comme le gant ôté
Comme la soie retournée
Je viendrai nue
Me méconnaître
Contre ta paume de gantier.